Dans la haute banlieue de Conakry, précisément dans le quartier de Dar-Es-Salam, se trouve l’une des plus grandes décharges à ciel ouvert de la capitale guinéenne. Ce site, où se mélangent déchets ménagers, industriels et organiques, présente une scène de dévastation, illustrant une réalité alarmante pour les résidents et les autorités locales. S’étendant sur plusieurs hectares, cette décharge incarne non seulement un défi environnemental majeur, mais aussi un problème sanitaire et social touchant directement des milliers de personnes vivant à proximité.
Une gestion des déchets inadaptée
En l’absence d’un système de tri sélectif et d’un traitement adéquat des déchets, la décharge devient une véritable bombe à retardement pour l’environnement. Les résidents dénoncent le manque de mesures sérieuses en matière de gestion et de contrôle des déchets. C’est d’ailleurs pour attirer l’attention des autorités que ces derniers ont manifesté ce vendredi 3 avril 2025, dans l’espoir d’interpeller le chef de l’État sur cette situation alarmante qui perdure depuis des décennies.
Chaque jour, des camions déversent des tonnes de déchets, créant une montagne d’ordures difficile à gérer. Les conséquences sur la santé publique sont dramatiques : l’air est saturé de gaz nocifs provenant de la décomposition des déchets. Les eaux de ruissellement, imprégnées de substances chimiques et de métaux lourds, polluent les nappes phréatiques. Pour les habitants de Dar-Es-Salam, cette situation engendre de nombreuses maladies respiratoires et dermatologiques, exacerbées par des conditions de vie déjà précaires.
Les enfants, premières victimes
Les enfants, les plus vulnérables, jouent souvent à proximité de la décharge, s’exposant ainsi à des risques accrus pour leur santé. De plus, les habitants se plaignent fréquemment d’odeurs insupportables, d’insectes et de rats qui prolifèrent, aggravant davantage les conditions de vie déjà difficiles.
Un manque de gestion face à l’urbanisation croissante
La décharge de Dar-Es-Salam est le reflet d’une inadéquation flagrante entre la croissance urbaine rapide de Conakry et l’incapacité à gérer efficacement les déchets. Bien que des efforts soient entrepris, il reste encore un long chemin à parcourir pour assurer une gestion durable des déchets dans la capitale guinéenne. La priorité doit être donnée à l’installation d’infrastructures modernes, à la sensibilisation de la population, et à une gestion rigoureuse des déchets pour prévenir une catastrophe écologique et sanitaire de grande envergure.
Face à cette situation, les ministères de l’Environnement, de la Santé et de l’Habitat sont interpellés pour prendre des mesures urgentes et durables.
Mamadou Alpha Bah